Ѱ/ART
PERFORMANCE 20/09/15 Ferme de la Serraz, Doussard Lieutenant Caramel Jean-Pierre Girard Joachim Montessuis Gabin Noir Horia Cosmin Samoïla
TABLE RONDE/DEBAT Quels sont les liens entre art, et notamment art sonore, et parapsychologie ?
21/09/15 Théatre de l’échange, Annecy Jean-Pierre Girard Joachim Montessuis Gabin Noir Horia Cosmin Samoïla Présentation : Philippe Blanchard
Organisation : Bruit de la Neige / Exotical
Ѱ/ART – Performance Lieutenant Caramel, Jean-Pierre Girard, Joachim Montessuis, Gabin Noir, Horia Cosmin Samoïla
Ѱ/ART – Conférences / Table ronde / Débat Jean-Pierre Girard, Joachim Montessuis, Gabin Noir, Horia Cosmin Samoïla Présentation : Philippe Blanchard
Philippe Blanchard : Je représente le festival du Bruit de la neige, qui existe depuis 1999, je suis seul ce soir, mais on l’a fait à deux avec Bernard Donzel-Gargand, qui nous a quittés cette année, peut-être est-il avec nous ce soir ? Je voudrais le remercier. Si nous sommes là, c’est aussi grâce à lui et à son esprit d’ouverture. Nous avons toujours accepté les projets sans limites et défendu cette musique bizarre : acousmatique, électroacoustique, bruitiste. Je m’occupe aussi d’un atelier de musique, où cette année nous travaillons sur le livre de Murray Schafer Le paysage sonore, le monde comme musique, qui distingue les sons lo-fi des sons hi-fi. Avant, dans les villages, chaque son (le coq, les cloches, le bruit des animaux, des insectes,etc.) pouvait être identifié nettement. Depuis la révolution industrielle nous sommes rentrés dans les sons lo-fi, avec les machines le son devient inidentifiable, pauvre et dangereux, par exemple pour les gens qui travaillent dans les usines. Et puis arrive en 1913 Luigi Russolo avec son manifeste de l’Art des bruits, qui nous dit : il faut écouter les sons de ce nouveau monde et travailler avec. Nous avons donc ce soir avec nous des personnes qui travaillent sur le son et l’invisible. Jean-Pierre Girard, connu pour ses livres et ses expériences de parapsychologie et surtout de psychokinèses (PK).
Joachim Montessuis : Une parenthèse, tu as commencé à quel âge la PK ?
Jean-Pierre Girard : Pas avant 25 ans . C’est très curieux. J’avais la certitude intérieure de pouvoir le faire, mais je n’ai réalisé que très tard de la PK proprement dite, la télépathie c’était beaucoup plus tôt. La PK est un phénomène concret de la parapsychologie, sans doute le phénomène le mieux démontré et le plus critiqué. Elle rentre tellement peu dans nos champs de conscience que nous avons une tendance au rejet systématique.
PB : Nous avons aussi ce soir Joachim Montessuis, artiste, éditeur avec Erratum, mais je le laisse se présenter.
JM : En quelques mots, je ne suis pas là par hasard, nous sommes tous sur des terrains poreux. Mon parcours est celui d’une sorte de musicien en devenir, j’ai fait une école d’art, avec découverte de l’art plastique et de l’art en général en passant par la case poésie. C’est très important pour moi, tout ce qui touche au souffle, le pneuma – l’esprit en latin, ou le cinquième élément pour les stoïciens, le rapport de la poésie avec la réalité… donc poésie, par extension poésie sonore et poésie expérimentale, et j’ai fait une sorte de grand parcours avec ça, à savoir comment relier musique, poésie expérimentale et art contemporain. Au final, on va revenir dessus, il s’est passé que nous avons fait une œuvre ensemble avec Cosmin en 2009 et cela a été pour moi un point d’arrêt. À mon sens, humblement, j’ai changé de point de vue et de façon de fonctionner dans le milieu de l’art. J’ai arrêté de produire consciemment des objets visibles, des installations vidéos. Je n’ai gardé pour l’instant que la musique – je ne parle plus d’art sonore, ce terme me paraissant complètement discutable, pour ne pas dire plus. Il me reste la musique et le monde immatériel invisible sur lequel je travaille, il me reste la musique, l’écriture et une relation permanente, que je qualifie d’artistique et plastique avec la réalité, le réel. J’écris là-dessus et c’est là où j’en suis actuellement.
Cosmin Horia Samoïla : Tu es artiste performeur et également professeur.
JM : Oui, à la Haute école des arts du Rhin où je parle de ce que je viens de dire. Je dis souvent que je désenseigne, il s’agit surtout d’enlever des choses. Et vous pouvez imaginer que cela donne des réactions très intéressantes auprès des étudiants et parfois assez problématiques auprès du corps enseignant. L’art invisible, immatériel… Ne serait-ce que parler d’art immatériel, on parle à peine d’Yves Klein… C’était quand même dans les années 50/60, et manifestement l’art immatériel et les portes que cela ouvre est une limite délicate à franchir dans le cas d’une école d’art, ce n’est pas une expérience véritablement défendue ni académisable. Si vous faites de l’art immatériel dans une école d’art, vous êtes assuré d’avoir des soucis. Avant c’était le son. Nous sommes en 2015 et il y a plusieurs constats à faire, l’avancée des sciences, de la conscience, de l’art, il y a toujours des pionniers malgré tout dans l’aventure humaine, voilà brièvement, à toi Cosmin.
CHS : Je suis un artiste on va dire plasticien, qui travaille à la fois avec le visible et l’invisible. J’ai abordé cette problématique de la paranormalité plus que celle de la parapsychologie. Dans une société de normalisation, la notion de paranormalité devient une alternative de résistance essentielle. Dans une démarche rationnelle, j’ai tenté d’articuler des dispositifs formels et informels de perception de cet invisible en considérant cette matière première, imperceptible par les sens communs, comme un sculpteur pourrait considérer le marbre ou le plâtre. Cela m’a conduit à effectuer plusieurs recherches et expériences, j’espère que nous pourrons en parler ce soir tous ensemble.
Gabin Noir : Bonsoir, je tiens à remercier Philippe de nous permettre de nous exprimer.
PB : Il y aura de la censure…
GN : Il y en a déjà beaucoup, nous allons assez peu en parler ce soir en essayant de faire preuve d’un cynisme déguisé, au point que vous ne vous rendrez peut-être pas compte qu’il y a une situation assez critique en France et dans le monde sur les questions que nous abordons, même dans le domaine artistique. Nos démarches qui peuvent paraitre paradrôles, me semblent être au cœur de processus qui émergeront sans doute dans quelques années, et qui deviendront massifs dans quelques décennies, c’est donc le bon moment pour y réfléchir et se préparer au « déferlement ».
CHS : Ces processus ont déjà émergé.
GN : En effet, et ces questions-là ne sont pas que celles de punks qui bricolent dans leur coin des hallucinations, ce sont aussi des phénomènes que se réapproprient les institutionnels. Je suis donc « artiste » et je participe aussi à des processus d’édition et de diffusion de travaux sur ces champs de conscience, mais je suis surtout un être vivant qui d’où que lui viennent les informations, les prends et les intègre dans une démarche de vie. Je peux utiliser des protocoles artistiques, je peux aussi complètement m’en détacher.
JM : Une autre parenthèse… je voulais vous remercier d’être là. Nous avons décidé récemment de nous serrer les coudes, car nous sommes un peu dispersés, mais nous avons pris conscience que les sujets que nous abordons depuis des années sont souvent récupérés par des gens que l’on peut qualifiés de non inspirés, et le monde de l’art est truffé de gens non inspirés qui vont s’inspirer ailleurs, et ces gens la sont en général de bons commerçants, donc là où il y a de bonnes idées vous allez avoir des commerçants qui vont faire des projets là dessus et se faire de l’argent, parfois sur votre dos et de manière inacceptable. Nous avons donc décidé de nous serrer les coudes et nous pensons en effet que tous les sujets que nous abordons et que nous allons aborder seront de plus en plus répandus et édulcorés dans le futur. Je voulais simplement vous remercier d’être là parce que c’est important que vous soyez là. Et si nous ne sommes pas nombreux, ce n’est pas grave. On pourrait avoir une salle pleine à la Gaité Lyrique dans quelques années, ça ne serait pas étonnant, c’est ce qui va se passer, ils organiseront des conférences sur ces sujets, mais avec des gens qui n’ont absolument pas notre parcours.
CHS : J’ai déjà tenu une conférence à la Gaité Lyrique sur cette thématique.
JM : Oui, je sais, sur ta thématique, mais pas sur toutes celles que nous allons aborder.
CHS : Bon, en tout cas ce soir Gabin va vous présenter une vision historiciste de ces sujets, je vous présenterais certains de mes travaux et puis ensuite il y aura la table ronde. Si vous avez des questions, n’hésitez pas, nous sommes là pour vous répondre.
JM : Je pense que Jean-Pierre éprouve le besoin, et il a raison, d’expliquer simplement au public de manière concrète de ce dont on parle avec la PK.
JPG : Psychokinèse, c’est un terme un peu barbare, c’est l’action de l’esprit sur la matière. J’ai aujourd’hui plus de 73 ans et j’ai « sacrifié » 40 ans de ma vie à essayer de montrer à la communauté scientifique la réalité de ces phénomènes. Le problème de ces phénomènes est qu’ils ne rentrent ni dans notre champ de conscience ni dans nos archétypes mentaux. Nous avons donc rejet ou au moins un regard un peu amusé sur ces phénomènes. Pourtant des expériences ont été menées pendant 40 ans dans des laboratoires publics, je le précise, pas dans la pénombre de salons à la métaphysique désuète. Dans ces laboratoires, je crois avoir montré la réalité de la psychokinèse à des scientifiques tout à fait orthodoxes même pas passionnés par ces phénomènes. Ils voulaient juste savoir si oui ou non il y avait un fondement réel à ces phénomènes, et ils se sont mouillés après avoir eu la certitude de leur réalité. Nous avons eu des publications, notamment à l’Académie des sciences, relatant des modifications de la matière de façon absolument paranormale, avec des modifications structurelles internes par exemple, et ceci dans des matériaux qui étaient dans des tubes de verre scellés. Je cite là l’essentiel parce qu’il y a eu beaucoup d’autres expériences, mais ça a été là le point d’exclamation de la réalité de ces phénomènes. Cela a amené des voies de recherches parallèles, peut-être plus intéressantes pour l’utilité du psi, par exemple sur l’action de ces phénomènes sur la santé du corps humain. Nous avons donc fait des expériences de biopsychokinésie, qui consistaient à détruire des bactéries à distance dans des éprouvettes. Cette approche m’a passionné beaucoup plus que de modifier la matière de barreaux d’alliages, où on a l’impression qu’il y a moins de vibrations, de résonances.
GN : Les présentations étant faites, nous allons maintenant commencé une présentation où j’ai essayé de mettre en place un balisage assez humble de l’histoire qui lie l’invisible, l’occulte, le religieux, la parapsychologie, la mystique avec l’art. Évidemment, comme nous pouvons nous en rendre compte assez facilement si nous nous intéressons à ce sujet, il y a peu de domaines qui lui échappent, et il n’y en a, à mon sens, aucun. Il va donc me falloir être extrêmement humble et me fixer un objectif. Je vais donc tenter de vous faire percevoir ce que nous avons voulu faire hier, et ce que nous faisons ensemble depuis plus de dix ans maintenant. Nous travaillons ensemble plutôt sur des processus sonores, même si c’est plus complexe que ça. Je ne vais pas parler d’Augustin Lesage et de l’art médiumnique, de Piet Mondrian, Vassily Kandinsky, Marcel Duchamp, Kupka, James Turell, Robert Barry, Giani Motti, des symbolistes, futuristes, suprématistes, cosmistes, surréalistes, etc.. C’est-à-dire ce que l’art dominant est depuis plus de cent ans. Si je cite ces artistes ou ces mouvements, c’est parce qu’ils s’intéressent tous à ces sujets parfois jusqu’à en faire leur unique objet de préoccupation. Une première conclusion : comprendre l’époque dans laquelle nous vivons passe par une connaissance de ces sujets. L’idée c’est donc d’aller vers la PK électroacoustique, une PK sonore avec utilisation d’électricité, d’électronique. On peut aussi avoir une PK sonore non électroacoustique, les exemples sont assez rares et pas faciles à documenter, mais ils existent. J’ai mis un peu de temps pour trouver une généalogie à notre travail, mais il y en a une. La PK électroacoustique est un sujet d’étude de la parapsychologie sonore. Nous allons ainsi aller plus précisément dans la définition des termes à savoir qu’est-ce que la parapsychologie, la PK étant une de ses parties.
Il existe plusieurs noms, les plus connus sont métapsychique, pour la France, psychotronique, plutôt dans les pays de l’Est et parapsychologie, plutôt anglo-saxonne, mais maintenant globalement retenue. J’ai adapté une définition, qui reste imparfaite : étude pluridisciplinaire au moyen de la méthode expérimentale de phénomènes mettant en jeu le psychisme et son interaction avec l’environnement. Ces phénomènes sont appelés phénomènes psi. La parapsychologie tente d’établir scientifiquement (l’existence) les possibilités du psi (son innocuité) et les raisons pour lesquelles l’humanité possède ce « sens ». J’ai mis entre parenthèses l’existence, parce que la plupart du temps on va essayer de vous présenter ces recherches comme voulant prouver ou non l’existence du psi. Nous n’en sommes plus là, mais à en trouver les potentialités, et j’ajouterai, de manière très claire, son innocuité. Ce n’est en effet pas simple de caractériser la nature de ces phénomènes. Sont-ils de l’ordre d’un sixième sens neutre ou est-ce beaucoup plus complexe que ça ? Il me semble que c’est beaucoup plus complexe que ça, nous aborderons cette complexité notamment avec les effets indésirables. Et les raisons pour lesquelles l’humanité possède ce « sens », à quoi cela sert-il ? J’ai donc divisé les phénomènes en deux parties, encore une fois, c’est plus complexe que ça, on ne sait pas si l’un n’est pas l’autre et inversement.
Psi à effet « non physique », c’est ce dont on entend le plus parler et que l’on peut le plus facilement expérimenter. Perceptions extra-sensorielles. Définis comme réceptif / émissif. C’est plus complexe que des phénomènes de vision ou d’audition, on peut aussi vivre avec l’ensemble de nos sens ces phénomènes. Je me trouve ici et je vais vivre un événement à distance, qui a lieu au moment où je le capte. On trouve donc clairvoyance / clairaudiance, précognition / rétrocognition : cet événement que je vis peut aussi avoir eu lieu ou va avoir lieu. La télépathie vous voyez tous à peu près à quoi cela correspond. Je vais essayer d’aller assez vite, mais si quelque chose bloque arrêtez-moi et demandez-moi. La télépathie c’est actuellement le sujet, avec les »fantômeries », qui est le plus bankable. Remote viewing (RV), on développera tout à l’heure, ça a été beaucoup utilisé par l’armée américaine, ERV, CRV ce sont des types de protocoles de RV. RV c’est vision à distance, ce n’est pas que vision, comme dit précédemment, tous les sens peuvent être utilisés. Il y a aussi Intuitive communicationet Interfacing c’est un sujet très peu connu, je ne développe pas ce soir, il y aura des communications ultérieures sur ce sujet. Il y a ensuite channeling, oracle, infestation, possession, exorcisme. J’ai mis cela dans le non-physique, mais je le remets dans le physique.
Ensuite le psi à effet physique avec la PK, que j’ai appelé actif. Macro PK, par exemple sur des barres de métal, Micro PK sur des éléments électroniques/quantiques. Dans nos performances nous travaillons sur le macro et sur le micro et on peut faire aussi du réceptif, j’ai appelé ça psychokinèse électroacoustique, c’est un peu limitatif, c’est aussi la raison pour laquelle j’ai appelé cette rencontre PSI/ART, pour ouvrir le champ. La bio peut être en macro ou micro, c’est donc l’influence sur les organismes vivants, c’est-à-dire une bactérie ou… vous. J’ai mis aussi une liste de choses que l’on ne met pas forcement là habituellement et qui ne sont pas automatiquement et directement liées à la parapsychologie comme hypnose, mesmérisme, suggestion mentale, par contre c’est plus clair pour hypnose à distance, parfois à des centaines de kilomètres, comme le montreraient les travaux du chercheur russe Vassiliev. Influence à distance, psychométrie, ça, c’est extrêmement intéressant, je pense par exemple que le GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) a une volonté d’influence à distance de nature parapsychologique avec la mise en place de tout un système, on pourra en discuter si le sujet revient. RV actif, et à nouveau : magie, infestation, possession, exorcisme, etc.
CHS : J’ai deux remarques à faire. D’abord l’usage de l’outil conditionne le comportement de l’utilisateur…pour des mutations nouvelles. Les outils-interfaces dont nous faisons usage, prolongations physiques et psychiques, nous affectent de manière émotive, psychique et cybernétique. Cette extension du corps, des corps, d’un point de vue Bergsonien, nécessiterait probablement un supplément d’âme. Je pense que la question d’une âme synthétique, peut être d’un point de vue gnostique, est pertinente. D’un point de vue Darwinite et aussi Platonicien, l’amphibien, dans son extra-corporisation, s’apprète à céder ses nageoires pour des pattes à la conquête de nouveaux territoires. C’est simplement la loi de l’évolution, et l’Humanité ne s’y extrait pas. L’Humanité rencontre seulement plus d’opportunités sur le plan physique que psychique. Que l’aspect radionique et parapsychologique puisse se référer à tes territorialités psychiques, est intéressant, mais fondamentalement la volonté seule de maitriser l’espace et le temps est suffisante. Ensuite que le mesmérisme et la magie se rejoignent, constitue en soit une interprétation purement occidentale su la question de ces territoires invisibles. Le magnétisme animal « théorisé » par Mesmer, sorte d’hystérie électromagnétique préfigure les révolutions industrielles qui vont se succéder, dans un processus de transformation alchimique : l’extra-territorialisation de nos conglomérats cognitifs à travers nos outils technologiques, le subtil devenant épais, les plans astraux se matérialisant dans des circuits électroniques.
GN : J’ai fait une petite partie sur les inducteurs psi parce que nous travaillons dans nos recherches sur ce qui favorise, limite ou empêche les phénomènes. Attention, je ne dis donc pas automatiquement allez-y, c’est super. J’ai donc mis drogues, (auto)hypnose, rêves, rêve lucide éveillé, fréquences sonores, non sonores,… Les moyens d’induire ces états-là sont très nombreux, quand je mets drogue je ne sais pas si je parle de l’alcool… Il y a des études, par exemple celle de Vassiliev, chercheur russe qui travaillait sur l’hypnose dans les années 50/60 en URSS, il donnait de l’alcool pour savoir si ça favorise et ça favorise, mais avec modération.
Maintenant, nous rentrons dans un domaine dont personne ne veut entendre parler, mais c’est tellement manifeste que tous les documents vont l’évoquer, mais rarement de manière frontale. Donc les effets « indésirables » pendant ou après, on ne va pas dire avant quand même, si ? Dé(re)socialisation avec complexe de supériorité, ce qui en général déclenche un mouvement sectaire, dépression, folie, par exemple la schizophrénie, expérience mystique de synthèse, sommeil magnétique, abus, perte du libre arbitre, c’est peut-être l’effet le plus connu par vous. Quand vous voyez une salle se faire hypnotiser, toutes vos paranoïas naturelles se réveillent en vous, et vous vous demandez ce qu’on peut faire de vous dans cet état. Alors évidemment certaines « armées » ont travaillé, travaillent et travailleront toujours pour supprimer techniquement le libre arbitre. Même si nous entendons dire que sous hypnose on ne peut pas vous faire tuer quelqu’un, je pense que c’est absolument faux. Blessures, maladies, piraterie / hameçonnage / possession, par exemple, si on ouvre une porte cachée à des entités qui pourront prendre notre contrôle. C’est capital et c’est peut-être par là qu’il faudrait commencer avant de s’intéresser au psi. Mort physique, mort métaphysique, effacement, c’est par exemple la notion de destruction de l’âme.
Personne du public : Qu’entendez-vous par « expérience mystique de synthèse » ?
GN : C’est une excellente question parce que j’ai mis ça sans trop vraiment savoir pourquoi je le mettais. Peut-être pour en discuter et voir ce que ça pourrait représenter pour vous ?
JM : Qu’est-ce que c’est la synthèse, est-ce que c’est quelque chose de non naturel ? J’aime bien cette histoire du maître zen par rapport à quelqu’un qui faisait de la musique électronique et qui angoissait sur le fait de faire de la musique de synthèse et que c’était un vrai problème pour lui. Le moine zen lui a alors demandé « Mais cette musique électronique que tu produis tu l’a faite de quelle manière ? » Réponse : « Naturellement ». Il avait sa réponse…
GN : Je pensais peut-être à la création d’antéchrists, à la génération d’hallucinations, ça pourrait être ça.
CHS : Le projet Blue Beam ?
GN : On entend parler de ce programme, qui chercherait à créer des hologrammes d’idoles qui correspondent à votre zone géographique. Cette notion interroge notre capacité de discernement de la bienveillance et de malveillance. Ce qui peut apparaître comme bienveillant pourrait se révéler malveillant et inversement. Avec cette notion d’expérience mystique de synthèse, nous pourrions mettre les liens humains/extraterrestres. Dans certains cas d’abduction, la personne en revient avec une expérience extrêmement « positive », mais on peut penser que les impressions durant ce type d’expérience sont facilement manipulables…
CHS : D’un point de vue gnostique, peut-on imaginer une mystique de synthèse conditionnant notre devenir spirituel, d’un point de vue énergétique et informatif ? Pourrait-on imaginer cette forme de mystique de synthèse se substituant à notre disparité même, c’est a dire s’intriquant dans les cycles de la metempsychose pour nous astreindre dans une sorte de « larsen » englué dans cette matérialité terrestre ? Dans cette perpective, même la mort à proprement dite nous serait escamotée, et nous subsisterons à l’état de sources énergétiques, dont notre âme serait la matière première, pour des prédateurs psycho-cybernétiques encore insoupçonnés.
GN : Comment explorer sans danger cette hypothèse ?
Donc nous arrivons au point où nous pouvons commencer à donner une définition de la parapsychologie sonore qui serait une pratique expérimentale cherchant les protocoles d’alliance entre phénomènes psi et le sonore. La PK électroacoustique utilisera l’électricité, l’électronique pour induire, limiter, empêcher, capter, rendre audible le psi. Ça vaut ce que ça vaut. Il y a sans doute d’autres choses qui pourraient être mises là-dedans. J’y travaille. Pour terminer cette première partie : il existe un domaine de recherche qui s’appelle la paramusicologie, qui a été mise en place à l’université de Sheffield par le Dr. Melvyn Willin.
L’abstract de la thèse de doctorat qu’il a faite. Je vais juste vous lire les limites qu’il s’est fixées : musique et télépathie, la musique écrite par des médiums qui seraient contactés par des compositeurs morts, on pense tout de suite à Rosemary Brown, mais il y en a d’autres, et la musique entendue d’une source inconnue et présumée paranormale.
Là, vous avez quelques-un de ces travaux en paramusicologie. Mais je ne développe pas.
Maintenant nous allons parler d’émission/réception psi.
La transcommunication instrumentale, phénomène des voix électroniques. J’ai mis le terme anglais d’Electronic Voice Phenomena (EVP), souvent des termes inventés en France ont été traduits en anglais et ensuite retraduits en français, c’est assez amusant. La France est un grand pays de recherches parapsychologiques, c’est-à-dire dans la rationalisation de ces phénomènes, avec, par exemple, Bergson qui pensait que si l’homme voulait pouvoir espérer maitriser la complexité à venir du monde industriel devrait utiliser le psi, qu’il a d’ailleurs étudié de près et dès le départ des recherches scientifiques. Les enjeux sont donc extrêmement importants. J’insiste sur les effets négatifs, je cherche là-dessus, il y a des protocoles qui ont été mis en place pour savoir s’il s’agissait d’un sixième sens, un sens de plus, si c’est le cas, allons-y, et franchement, ça doit faire parti de l’éducation d’un enfant, si ce n’est pas le cas, attention. Pour l’instant je n’ai pas de réponse définitive. Pour revenir aux EVP, avec Cosmin nous avons eu de brèves discussions là-dessus et nous avons immédiatement conclu qu’il fallait laisser les morts là où ils étaient.
Nous avons ici un schéma de la machine pour écouter les « morts » de Thomas Edison, le contemporain de Nicolas Tesla, qui a travaillé sur l’électricité en courant continu et a développé l’ampoule, le phonographe, la chaise électrique, etc.
CHS : Entre parenthèses, pour que vous compreniez bien le contexte de l’époque et pourquoi ces découvertes technologiques ont coïncidé avec cette volonté d’explorer l’au-delà. Les mécanismes physiques de la transmission des signaux étaient encore méconnus, on ne comprenait pas vraiment comment un signal radio pouvait être émis et reçu de l’autre côté de la courbure de la terre, et on spéculait sur la transition de ces ondes en des espaces plus éthérés, parfois des espaces partagés avec des entités désincarnées. On ne connaissait pas encore les différents niveaux de l’ionosphère, et on ne savait pas qu’un signal pouvait rebondir simplement sur les couches de l’ionosphère. On s’imaginait forcément que les signaux radio pouvaient transiter dans un autre monde, continuité de l’éther cosmique, et/ou que ces signaux pouvaient être interceptés et modulés en retour. Il est probable que les lois actuelles, que l’on considère comme immuables, puissent à la lueur de nouvelles découvertes, repousser encore la limite de l’ignorance et nous réserver bien des surprises. Mais on retrouve toujours cette promiscuité entre paradigmes technologiques et paradigmes issus de la tradition populaire.
GN : Friedriech Jurgensson. Je vous lis une partie de sa fiche wikipédia « En réécoutant un enregistrement de chants d’oiseaux fait en juin 1959, avec un magnétophone aux environs de Stockholm, il crut entendre une faible voix norvégienne parlant des oiseaux de nuit. Jurgensson supposa qu’il s’agissait d’une interférence radiophonique, mais il n’y avait pas d’émetteur à l’endroit où l’enregistrement avait été fait. Intrigué, il multiplia les enregistrements et capta d’autres voix, dont celle de sa mère. Pensant avoir identifié des messages en provenance d’amis ou de parents défunts, il publia ses découvertes en 1964 dans le livre Voix de l’Espace ». Cette personne est importante parce qu’elle a fait connaître les EVP à un public plus large, avant lui les premiers EVP auraient été enregistrés en 1956 par Attila von Szalay. Pour bien comprendre le protocole, on prend un enregistrement et on va réécouter la bande dans un sens puis dans l’autre, la ralentir, on enlève une fréquence, etc., et on va essayer de percevoir quelque chose et c’est parfois probant, ce n’est pas du tout dû au hasard. Question : Est-ce que ce sont des voix de morts ? On n’en sait absolument rien, même si la voix de votre vieil oncle va vous dire qu’il y a un trésor au fond du jardin et que vous le trouviez, ça ne prouve pas que ce soit le mort qui vous ait parlé, cela peut être autre chose, par exemple une émanation de phénomènes noosphériques intelligents. Donc, abordez ces sujets toujours avec beaucoup de doutes, en vous demandant si l’hypothèse la plus évidente ne peut pas être contredite. Le problème c’est d’arriver très vite vers un post-modernisme hyperrelativiste où rien n’est absolument vrai et où tout est relativisable. Ce qui est peut-être en effet vrai et qui implique que nous n’ayons pas d’autre choix que d’avoir une certaine foi.
Une partie des archives Jurgensson, des milliers d’heures de bandes, données à Carl Michael von Hausswolff, artiste de musique expérimentale, archives qu’il a données au ZKM, ce qui n’est pas rien, c’est un institut allemand.
JM : Un institut technocrate.
GN : Voici un de ses élèves, beaucoup plus connu. Il me semble que c’est lui qui va lancer de manière pop tout ce phénomène des EVP, c’est Konstantīn Raudive. On le voit avec une sorte de radio pour capter les EVP, on revient à Edison.
En haut à gauche un disque hommage par plusieurs musiciens, parfois un peu connus comme DJ Spooky ou Lee Renaldo de Sonic Youth. À droite Ghost Orchid, c’est plutôt la partie anglaise, centrée sur Raymond Cass, le label Touch, lié au journal The Wire, ils éditent même des cylindres de cire, comme au début de la captation sonore avec des EVP. À la suite Breakthrough, le bouquin de Raudive, qui a été lu par toute la contre-culture des années 70, notamment par William Burroughs, dont on parlera un peu parce que c’est un personnage clé dans la musique industrielle et les mouvements contestataires électroniques. Questions sur ces choses-là ?
JM : Pourquoi Édith Piaf ?
GN : Je l’ai mise parce que dans une émission radio de BTLV il parlait d’une apparition d’un OVNI qui diffusait de l’Édith Piaf… Il y a aussi une dimension sonore dans le phénomène OVNI.
On continue avec des disques contemporains qui sortent sur ces phénomènes avec donc Carl Michael von Hausswolff, Michael Esposito, aussi le disque Angel Modulation de Leif Elggren et Emmanuel Swedenborg,… En haut à droite Nazca de John Duncan, on ne connait pas le degré de véracité du concept, il aurait reçu des sons étranges d’un correspondant anonyme qui auraient été captés sur les pistes de Nazca, il en a fait un disque de recomposition. Au centre Okkulte Stimmen Mediale Musik du label allemand Supposé, trois CD de documents historiques, disques de référence pour ceux qui s’intéressent à ces sujets-là, avec des choses très surprenantes.
Ici nous avons des éléments sur le Spiricom, un protocole de communication. Il y en a plusieurs, celui dont je vais parler a été repris par des artistes. La photo en haut est celle de George J. Mueller, qui était chercheur à la NASA, décédé il aurait donné des instructions par EVP pour mettre en place un des protocoles Spiricom. Il y a des enregistrements qui existent de la voix de ce monsieur, c’est très frappant.
Ce protocole a été repris par l’artiste Zbigniew Karkowski en 2000 sous le nom de Psychofon. Treize types de fréquences laser liées à des fréquences sonores et on aurait du être dans la capacité d’entendre des EVP.
JM : Je vais juste donner une précision sur Karkowski, qui était un ami. C’était un musicien polonais brutaliste incroyable, jusqu’au-boutiste, une vraie personnalité. Il est mort il y a deux ans, il est mort au Pérou, où il était parti pour essayer de se faire guérir de son cancer par un chamane. Il est finalement mort dans la forêt, c’était son souhait, je pense. Il y a eu un atelier de création radiophonique en 2002 sur France Culture avec lui. Après cette émission il y a eu un grand malaise à France Culture pour la simple raison que l’émission qui dure une heure est diffusée à 23h. Il a fait une expérience d’EVP en utilisant tout le système électrique et électromagnétique de France Culture en branchant des capteurs un peu partout. Il n’y avait donc que des sons continus, des grésillements, du 50Hz, pendant des phases de 10 à 15 minutes, entrecoupées de la voix de Kasper Toeplitz. Quand ils ont diffusé l’émission, ils ont reçu beaucoup de coups de fils et de plaintes de gens qui ne comprenaient pas, qui ne trouvaient pas la radio ! Parce que pendant un quart d’heure vous entendiez des grésillements, Franck Smith et Langlois se sont fait remonter les bretelles. On peut dire qu’après cela et d’autres évènements, France Culture est passé dans une nouvelle ère de normalisation. Karkowski, on pourrait en parler longtemps, mais c’était quelqu’un d’assez exceptionnel dans ce genre de choses.
GN : On peut aussi préciser que tous ces sujets sont tabous si vous êtes, par exemple, catholiques. Vous avez bien compris que tout ça, vous ne devez pas y toucher. Je me devais de parler des EVP parce qu’il y a une pratique importante.
Pour finir avec les instruments de captation le générateur de nombre aléatoire (RNG). À ma connaissance, Cosmin est le seul artiste qui utilise un RNG dans ce sens-là, je ne parle pas de sons juste aléatoires.
CHS : Ceci est un RNG, un générateur de nombres vraiment aléatoires, à la différence d’un générateur de nombres « pseudo-aléatoires » basés sur des algorithmes complexes. L’appareil génère donc des nombres aléatoires par des valeurs de 0 à 256, un vrai « hasard » du point de vue quantique, même si le terme de « hasard » est absurde au regard de la synchronicité ou de la cohérence. Cet appareil, toujours en usage au sein du Global Conscioussness Project (GCP), a été fort prisé aussi bien pour des recherches de nature parapsychologique que pour la cryptographie militaire.
À l’université de Princeton, Roger Nelson, au sein du GCP à constitué un réseau mondial de RNG, pour confronter la synchronicité de pics d’anomalies intrinsèques à la mesure de ce hasard, en relation à des phénomènes historiques, géophysiques à portée planétaire comme le tremblement de terre et tsunami de Sumatra, ou encore l’attaque du WTC. Ici, on voit la carte de répartition de ces générateurs de nombres et d’évènements aléatoires, posant la question à la fois d’un phénomène d’interaction psychique avec ce dispositif, que cela soit sur le versant de la micro-psychokinèse ou de la précognition.
GN : L’inductif. Je ne parlerai ici que de ceux qui déterminent la modernité et en lien direct ou indirect avec le sonore, je ne parlerai donc pas du tambourin chamanique ou des drogues de combat.
Luigi Russolo, personnage capital, peu de gens le savait ou voulait le savoir, maintenant c’est plus admis, qu’il s’intéressait tellement à l’invisible et à la médiumnité, qu’à partir de la fin des années 30 il ne faisait presque plus que ça.
Russolo, se basant sur des plans de Léonard de Vinci, conçoit avec Hugo Piatti ses intonarumori, joueurs de bruits ou bruiteurs, pour ouvrir des portes vers les mondes invisibles.
Le Ganzfeld ou champ complet a été inventé par un personnage assez trouble, Wolfgang Metzger en 1930 et c’est en 1980 que Charles Honorton et Robert Morris développent le Ganzfeld dans l’expérimentation parapsychologique. Comme vous le voyez, on passe du monde de l’art au monde scientifique sans transition. Je vous lit un petit texte que j’ai trouvé « Schlitz et Honorton en 1990 avec des étudiants de la faculté d’art Julliard de New York, obtint des résultats laissant envisager que les artistes ont des facultés d’ESP bien développées. Les musiciens eurent les résultats les plus forts, avec 75% de réussite. »
©arnaud velten Voici une expérimentation que j’ai menée en 2005, déjà à Annecy, pour l’événement Local Resistance au Comptoir de la folie ordinaire qui était l’une des conséquences du travail que nous menions avec Cosmin depuis 2003 et faisait suite à un autre événement Global Resistance en 2004 aux Voutes. Il s’agit d’un Ganzfeld collectif ouvert, dans un espace public, ici un café. Qu’est-ce qu’un Ganzfeld : on vous place sous une lumière, ici rouge, qui est sensée vous couper des fréquences optiques externes, vous avez aussi diffusé dans un casque, ici c’était une diffusion sur des enceintes, du bruit blanc, ici celui de la rivière qui coule à côté de chez moi, et vous avez des demi-balle de ping-pong sur les yeux, ce qui fait que si vous les ouvrez vous avez une vision infinie, il existe d’autres protocoles par exemple avec des lunettes spéciales. En France, l’Institut métapsychique Internationale (IMI), deuxième institut au monde crée pour l’étude de ces phénomènes, travaille beaucoup avec le Ganzfeld. Donc vous mettez quelqu’un dans cette situation, il sera le récepteur et dans une autre pièce proche ou éloignée, vous avez une personne qui va regarder un film, une image ou écouter de la musique, et va essayer de transmettre sa perception à la personne qui est dans le Ganzfeld. Il peut aussi s’agir d’un Ganzfeld ouvert sans émetteur défini, ce qui était le cas ici. On peut préciser que l’armée américaine aurait arrêté d’utiliser le Ganzfeld parce que ça générerait trop de vision de mer, d’eau qui coule à cause du bruit blanc.
Avec William Burroughs, on rentre dans le domaine du clignotement.
On voit à droite donc Brion Gysin, Burroughs et en dessous Ian Sommerille, ces trois personnes développent la Dream Machine que Gysin définissait comme « la première œuvre d’art qui se regarde les yeux fermés », en fermant les yeux ce cylindre ajouré génère des clignotements qui vous mette en onde alpha, ou autre, en fonction de la vitesse à laquelle il tourne. Ce phénomène est non sonore, mais on voit que des groupes comme Throbbing Gristtle on fait de la musique pour Dream Machine et bien d’autres comme Hafler trio. Au passage Genesis Porridge de TG a édité le disque Nothing Here But The Recording de William Burroughs, où il y a aussi des EVP, comme on le disait tout à l’heure tous ces personnalités on travaillé sur les EVP après la lecture de Raudive, TG a aussi donné Coil, et ce disque How to Destroy Angel, Ritual music for the accumulation of male sexual energy.
©Robert M. Knight Nous avons ici une partie de l’équipe du Stargate Project, on ne va pas aller trop loin là-dedans, c’est en effet vaste et complexe. Le projet Stargate avait trois objectifs : définir les utilisations possibles du psi pour les militaires, récupérer toute l’information existante, notamment en URSS, et reproduire les expériences faites en URSS. Ces personnes ont donc participé aux projets militaires, crypto militaires, paramilaires de recherches parapsychologiques qui ont eu lieu, officiellement, du début des années 70 à 1995. Sur cette photo on voit John Alexander, c’est grâce à lui que nous avons des armes »non létales » comme les tasers, il y a une connexion entre psi et ce type d’arme, par exemple les armes sonores ou psychotroniques, Jean-Pierre pourrait vous en parler puisqu’il a travaillé dans l’innovation où ces questions étaient prégnantes. Nous avons donc sur cette image des Remote Viewers (RVer), visionneurs à distance. On leur donnait, par exemple, une carte en leur demandant ce qui se trouvait à tel endroit et il le dessinait, par exemple un silo de missile. On peut faire du RV en temps réel, mais aussi dans le passé et le futur. L’armée a voulu rationaliser ces processus. Officiellement, ils ne faisaient que ça, ça a couté 20 millions de dollars aux contribuables américains, et ces sommes ne correspondent qu’à la partie connue (DIA, Armée de terre), on a peu d’informations sur ce que les autres corps d’armée faisaient.
©www.mindmattermapping.org Un morceau d’une frise, j’aurais voulu avoir un peu plus de temps pour l’expliquer plus longuement. Donc très rapidement, tout commencerait au SRI, organisme proche de l’université de Stanford. À partir de là, le programme va s’appeler d’une myriade de noms, le plus important ayant été Grill Flam, et toutes ces recherches se terminent dans le domaine privé, avec des entreprises en contrat avec l’armée. Pourquoi cette privatisation ? Il y a plusieurs raisons. L’une d’elles est qu’après le scandale provoqué par la révélation du projet MKULTRA, projet qui a duré officiellement de 50 à 70, ayant une myriade d’objectifs, avec une centaine de sous-projets, allant de la recherche de sérums de vérité, à la fabrication de tueur involontaire, en passant par des recherches sur la sorcellerie… Ils ont donc, par exemple, tester tous types de drogues, sur des prisonniers, des collègues de bureau, en leur disant, sans leur dire, sur des militaires, sur des attardés mentaux, dans des pays amis… Programme absolument dégueulasse avec un personnage au centre, dont on entend trop peu parler, Sydney Gottlieb, qui a pu avoir des liens avec le projet Stargate. Dans le même ordre d’idée, Stargate a été très lié à la scientologie avec Hal Puthof, Ingo Swann et Pat Price, tous scientologues.
Question du public : Est-ce que l’armée utilise encore le RV ?
GN : Ça me paraît évident. Après le scandale de MKULTRA, les recherches de l’État américain qui comportaient des protocoles de recherche sur l’humain ont été contrôlées plus sévèrement avec plusieurs personnes en charge de suivre les expériences. Suite à des confidences, en 1995, il serait resté deux black programs avec des expérimentations sur l’humain, on ne connait pas le premier, mais le second serait Stargate. On ne sait pas les véritables raisons de l’arrêt du programme et même s’il s’est arrêté au sein de l’armée, mais ce qu’on sait c’est qu’il devait être contrôlé et de fait c’était ennuyeux pour eux alors que si vous devenez une structure privée vous n’êtes plus contrôlé par personne. Des boites privées ont donc été créées en contrats avec les militaires. Dans un documentaire sur Uri Geller, le tordeur de cuillère, il affirme avoir été réactivé après le 11 septembre au sein du Mossad, c’est d’ailleurs de là qu’il vient. Pour finir sur le sujet de la contemporanéité de ces recherches : on va essayer par tous les moyens de vous faire croire que toutes ces recherches sont issues du folklore de la guerre froide post Paperclip, que c’était un délire, de plus inefficace, que tout est rentré dans l’ordre rationnel maintenant… Il faut être naïvement idiot pour penser comme ça ou vouloir désinformer. Prenez pour principe que TOUT ce qu’ils ont trouvé fait désormais parti d’un arsenal dormant ou est utilisé secrètement, pour l’instant, seulement pour des opérations exotiques. Ce qu’ils ont laissé déclassifier est obsolète et ne représentait pas l’état de l’art de leurs recherches. Je ne crois pas que la plus grande partie des archives MKULTRA aient été détruites comme on l’entend parfois… Ni que ce type de recherches ne s’arrêtent un jour, les enjeux sont trop importants. Elles continuent dans le public comme dans le privé d’ailleurs, en regardant du coté de l’Institute of Noetic Sciences, fondé par Edgar Mitchell et Wernher von Braun… en passant il finance le GCP, on serait très étonné de ce qu’ils font officieusement…
D’ailleurs, voici un schéma qui a été envoyé anonymement à Jean-Pierre sur le psi militaire…
Si j’ai évoqué Stargate c’est parce qu’ils utilisaient les protocoles inductifs sonores du Monroe Institute, comme le Hemi-Sync.
Nous avons là un outil puissant, encore une fois je ne vous dis pas que c’est neutre, je ne vous dis pas allez-y, je vous dit ça existe et c’est extrêmement puissant. Personnellement je ne le ferais pas. Il s’agit donc de la synchronisation des hémisphères par des fréquences binaurales. Je ne sais pas si Robert Monroe en est l’inventeur, mais en tout cas il les a développées. De manière très schématique on vous met un casque sur la tête et on va vous faire entendre sur l’oreille gauche du 1000 Hz et sur la droite du 1007 Hz et le cerveau va générer, se caler, se syntoniser sur le 7HZ, c’est plus complexe que ça, on utilise des cocktails de fréquences et des balances.
Question du public : Pourquoi dites-vous que vous ne le feriez pas ?
GN : Parce que je n’ai pas encore établi la neutralité de tout ce dont je vous parle.
Une photo de Robert Monroe, Pat Price et Rusell Targ. Pat Price c’est le plus grand RVer du projet, ou un des plus grands.
JPG : Il y a aussi Mc Monneagle.
GN : Mc Monneagle, c’était un militaire, qui a fait plus de 1000 missions de RV et un des soldats les plus décorés des USA. Mais à priori Pat Price était encore plus précis dans ses descriptifs de cibles. On voit donc Pat Price sur une machine, je ne sais pas à quoi elle sert et si elle a à voir avec le binaural et l’Hemi-sync, mais elle me permet de dire que quasiment tous les Rver sont passés par le Monroe Institute pour y suivre une formation sensée libérer le psi grâce aux inductions sonores. MacMonneagle, que nous évoquions était un fanatique de Monroe, au point qu’une fois à la retraite il est allé s’installer à côté de l’institut que voici.
Question du public : Vous dites que les RVer sont allés au Monroe Institute, est-ce que ces protocoles n’étaient pas mis en place au sein de l’armée, avec une personne qui se chargeait de la formation ?
GN : Ca a peut être eu lieu. Mais ce qui se dit c’est que les militaires étaient ravis d’aller à l’institut, ça leur faisait des vacances, c’est un cadre sympa, bucolique, ça change de la caserne. Il y a une dimension psychologique importante dans ce domaine, même si on voit que sur la fin les conditions des RVer… Ils étaient dans une cabane déglinguée à Fort Mead. Mais imaginez dans les années 70, les hippies, le LSD…
Ce qui me fait penser à un livre sur le New Age, L’âge cosmique aux USA de Schill sorti en 1983, c’est un bouquin assez délirant, où vous avez exposé le programme du GAFAM, tout est dit, ils ont épuré tout le coté hippie / LSD, mais la cybernétique généralisée ils l’ont gardée.
Question du public : Justement, on entend dire que l’armée à 50 ans d’avance au niveau de la technologie.
GN : L’armée est en avance. Certains disent qu’avec des effets multiplicateurs c’est 2000 ans… Ensuite, il y a peut-être des magiciens, des chamanes ou un prêtre au fond de son église qui est aussi avancé et qui n’a pas besoin de toute cette quincaillerie électronique. Il faut bien se rendre compte que tout ceci n’est que du capitalisme. Mais revenons à Robert Monroe, il est considéré comme le spécialiste du voyage astral ou voyage hors du corps. Après une sortie hors du corps, lui qui était directeur d’une boite qui faisait du son pour l’industrie cinématographique, a chercher à reproduire des sorties hors du corps avec du son, et ce protocole a tellement bien marché et peut amener tellement loin un esprit humain… C’est peut-être en m’intéressant au Monroe Institute, au Loosh, aux focus ultimes, etc. que j’ai eu l’idée de l’expérience mystique de synthèse.
Nous avons là une photo d’une des premières expériences que nous avons faites en 2003 à la Cité Internationale des Arts avec Cosmin et Philippe Simon, où nous commencions à expérimenter, ensemble, avec ces idées, des plantes, une boule à plasma, des lifters, etc. et de la lumière rouge.
Une autre avec en plus Davide Balula dans la galerie Immanence à Paris en 2004. Les protocoles étaient les mêmes que précédemment et en plus j’utilisais une machine à effets Ganzfeld, que m’avait prêté l’Institut Métapsychique International pour l’occasion.
Tony Basset, qui était un fabricant anglais et excentrique connu pour ses thérémines, il fabriquait aussi une machine de Mind Control, que j’utilisais dans ces performances.
Dont voici l’intérieur… On utilisait donc dès ce moment-là des machines inductives, nous étions plus à l’époque dans l’induction que dans la réception. Cosmin avait fabriqué à l’époque une sculpture incroyable avec des lifters.
CHS : C’était un dispositif qui fonctionnait avec des très hauts voltages et basés sur les expériences de Thomas Thownsend Brown développant des condensateurs asymétriques, et les prototypes de Jean-Louis Naudin. Cette installation comprenait plusieurs prototypes à « électrogravitation », que j’avais mis au point, inspirés à l’époque par des caractéristiques formelles familières à la sphère ufologique, contre-culturelle, et parapsychologique. Ce sont de véritables radiateurs électromagnétiques, à effets d’induction cognitive très puissants. D’un point de vue sonore, c’est aussi à cette époque que je m’intéressai plus globalement à l’interaction de radiateurs à hauts voltages et hautes fréquences sur des récepteurs radio. Sur cette diapo on voit un des prototypes utilisés.
GN : Une autre petite machine à hyperfréquences que j’utilisais un Silent Sound de Future Horizon, je ne suis pas sur de l’efficacité, mais Future Horizon est évoqué dans le livre Les chèvres du Pentagone comme une entreprise clé pour les machines de psychotronique, donc des machines inductives pas automatiquement liées au psi, mais ça flirte.
La Lida Machine russe, machine psychotronique de manipulation du comportement, effet similaire au valium… c’est une des premières qui aurait été au point, en tout cas la plus connue. La liste est longue depuis…
Toujours dans ce rapport à l’inductif la première photo c’est Joel Sternheimer, qui est devenu maintenant assez connu, la seconde Jacques Benveniste
Ces deux chercheurs travaillent sur le fréquentiel et inspirent nos travaux.
Maintenant la PK pour aller jusqu’à la PK électroacoustique. J’ai découvert les travaux de Jean-Pierre à partir de cette photo, qui est dans un Que sais-je ? sur la parapsychologie. On pourrait expliquer maintenant comment nous avons connu Jean-Pierre. Joachim et Cosmin ont fait un stage de Jean-Pierre et quelque temps plus tard Cosmin me parlant de ce stage, je regarde sur internet, et la semaine d’après il en faisait un à côté de chez moi. J’y suis allé et lui ai proposé de mener quelques expériences et il a accepté.
Qu’est-ce que la PK ?
JPG : Nous avons une photo des expériences de John Hasted au Birkbeck College de Londres, où il y avait des jeunes qui manifestaient des PK. Sur l’objet que vous voyez on peut véritablement parlé de torsion, parce que souvent on emploi un terme inapproprié, type il a tordu une cuillère ou une barre, non, on a courbé ou plié une barre. En ce qui concerne ce jeune, Nanou, le terme de torsion n’est pas usurpé. Si vous connaissez les règles d’écoliers en duralumin c’est extrêmement résistant, et bien ce garçon sur un matériau encore plus résistant, voilà ce qu’il faisait, et on aurait pu le laisser seul dans une pièce, c’est impossible à faire sans outil. Il faisait de véritables sculptures avec les matériaux.
GN : Vous voyez ce qu’ils font avec une barre, imaginez ce qu’ils peuvent faire avec votre tête.
Alors voilà nous commençons à rentrer dans la PK acoustique, mais pas encore électroacoustique. Nous voyons le cabinet spirite des frère Davenport, vers le milieu du 19e, où ils étaient attachés et enfermés et les instruments de musique commençaient alors à jouer tout seuls… La réalité des phénomènes produits pose toujours question, mais c’est peut-être l’acte de naissance de la PK acoustique.
William Crookes, grand scientifique, qui a inventé beaucoup de choses et notamment le tube de Crookes qui a permis le tube cathodique de la télévision, il était aussi à la Golden Dawn, mais c’est un détail, mystique de synthèse…
Daniel Dunglas Home, un des plus grand sujet psi de son temps, qui a produit un nombre incalculable d’effets, tous plus délirants les uns que les autres.
Jean-Pierre Girard : il a fait une lévitation en plein jour a la vue de tous à Temple House en Angleterre, où il est passé d’une fenêtre à guillotine d’un étage à l’étage en dessous. C’est une de ses manifestations les plus surprenante, inexpliquée encore à ce jour.
Il faisait donc des choses comme ça, on peut d’ailleurs voir des clochettes qui volent… On s’amusait bien à l’époque ce n’est pas comme ce soir…
Crookes a étudié Home, pour voir si c’était un tricheur, il y en avait beaucoup dans ce domaine et il y en a toujours.
C’est un dispositif un peu bizarroïde. Une main de Home touchait une table, la seconde un accordéon, et l’accordéon jouait tout seul… C’était vers 1870. La question c’est pourquoi il y a une cage ? Au début, ils n’en mettaient pas, le problème c’est que l’accordéon se baladait dans la pièce et se cognait dangereusement contre les murs et les personnes.
On reste dans la PK acoustique avec le Pentagone.
En 1967, Abbie Hoffman qui était un activiste anarchiste annonce en conférence de presse que « des hommes saints vont entourer le Pentagone. Ils vont l’entourer avec des chants, de l’amour et des pulsations de tambours et le Pentagone va s’élever dans les airs à 300 pieds de haut et il va commencer à vibrer doucement puis plus rapidement et tous les esprits démoniaques vont en chuter ». Cette immense happening à eu lieux pour faire léviter le Pentagone, il y avait de nombreux artistes présent comme le poète Alan Ginsberg.
C’est à ce fameux happening que des fleurs ont été mises dans les canons des fusils.
Cette pratique de vouloir faire léviter des institutions a encore des partisans…
Nina Kulagina faisant léviter une sphère. C’est sans doute avec Kulagina que nous tenons l’acte de naissance de la PK électroacoustique dans le domaine scientifique, je cite « Dans une expérience Nina Kulagina devait affecter le passage d’une onde acoustique de surface alors que cette dernière traversait une ligne à retard. Un signal sonore pénétrait le réseau cristallin à une extrémité et ressortait à l’autre. Le passage de cette onde était enregistré sur un oscilloscope, la « ligne à retard » étant sous un récipient en verre. Yuri Guliaev précisa que Nina Kulagina pouvait régulièrement changer la phase du signal, visible sur l’écran de l’oscilloscope, en concentrant son attention sur les cristaux situés sous le récipient. » Je n’ai pas encore la date, mais c’est avant 1978.
J’ai récupéré le mois dernier auprès de Tamra Temple les 80 000 pages déclassifiées du projet Stargate, cette personne a passé 80000 heures à indexer et OCRiser ces documents. En effet quand la CIA a déclassifié ces documents il y avait un seul point d’accès dans une petite université perdue avec un poste de consultation sans autre possibilité que de chercher dans des fichiers portant une simple série de chiffres comme nom et sans autre possibilité que de recopier à la main ce qu’on trouvait, pas de photocopie possible. Face au scandale provoqué, la CIA a sorti 7 CD, mais toujours sans autre indexation qu’un numéro comme nom de document, inutilisable… Donc ce travail d’indexation et d’OCR a permis enfin de travailler sur ces documents. Donc voilà un document que j’ai trouvé dans les archives Stargate en faisant une recherche avec le mot clé « Crussard ». Crussard est un scientifique qui a fait des recherches avec Jean-Pierre au CEA de Grenoble, je dirais que le « prestige » de Jean-Pierre vient essentiellement des expériences qu’il a menées avec Crussard, qui ont été médiatisées, qui ont été publiées dans La recherche et qui ont créé aussi tant de polémiques. Certains documents produits par Crussard à l’époque sont dans les archives Stargate. On voit à la fin « These results are consistent with those of Crussard », ces résultats sont cohérents avec ceux de Crussard. Donc cette expérience se réfère aux travaux de Crussard et parlait d’une personne réputée avoir des capacités paranormales de torsion du métal… Cette expérience menée vers 1978 au Lawrence Livermore Laboratory, laboratoire de recherches militaires, a été déclassifiée en 2002. Beaucoup de gens ne sont pas encore au courant que des milliers de pages ont été déclassifiées depuis qu’en 1995 le Sénat américain à déclassifié, chiffre qu’on entend tout le temps, 5% des archives avec lesquels a été dit qu’il y avait quelque chose, mais pas assez intéressant pour dépenser l’argent du contribuable, aujourd’hui il y a beaucoup plus de choses déclassifiées, je pense qu’évidement tout n’est pas encore déclassifié.
Donc c’était le premier document officiel parlant d’une expérience de psychokinèse électroacoustique.
Expérience de 2006 de Cosmin, c’est sans doute le premier acte d’introduction de la micro PK électroacoustique dans le domaine de l’art.
CHS : On voit ici un vidéogramme de cette expérience, tiré d’une vidéo de 30 minutes. Il s’est produit un effet, mais je ne saurais dire s’il s’agissait de micro-PK ou de précognition. L’expérience s’est déroulée sur deux jours dans un environnement adéquat, pour une plus grande concentration. Le dispositif, constitué d’un RNG agissait sur un logiciel développé par Jodi Sala, FMol. Le système informatique prenait simplement le RNG pour une souris, et les mouvements erratiques de cette souris virtuelle, modulaient les sources sonores du programme. À un moment, le dispositif, identique à celui que nous avons expérimenté hier, à commencé à s’emballer, produisant des sons à la limite du supportable. Je voulais en finir et je désirais que ça s’arrête. Je me suis donc concentré, levé les bras au-dessus du RNG, et à l’instant, le son est descendu à la limite de l’audible en produisant des ondulations plus harmoniques. C’est cette « réponse » synchrone qui m’intéresse. C’est peut-être aussi une excellente interface de communication avec des réalités intriquées qui en écho, interagissent avec notre volonté ou notre pensée.
GN : La télévision allemande a fait une expérience de PK électroacoustique avec un monsieur.
JPG : Il y avait un générateur de sons hautes fréquences / basses fréquences et je devais anticiper la fréquence suivante pour la supprimer et la remplacer par la fréquence contraire. Ici il s’agissait d’une expérience précognitive. La réussite souhaitée des expérimentateurs était de maintenir l’effet psi précognitif pendant 4 minutes ! Pour qui connait un peu la durée continue possible d’un effet psi c’est quasiment impossible. A plusieurs reprises j’ai pu malgré tout « maintenir » le psi pendant deux minutes ce qui est déjà exceptionnel. C’était à Berlin pour ProSieben en 2008.
GN : Tu devrais t’habiller comme ça tous les jours.
JPG : Ça viendra.
GN : C’est notre première rencontre en 2012 avec Jean-Pierre pour commencer nos recherches, dans un local à vélo.
Et celle-là c’était hier.
CHS : Je continue maintenant avec une présentation sommaire du GhostLab, à la frontière entre art et parasciences.
Voici une photographie d’une installation collaborative réalisée avec l’artiste Marie-Christine Driensen, au sein de la Galerie Espace d’En Bas. « Diffractions Transmutatoires » incorpore des modules distincts mais complémentaires, dont un des fils conducteurs est une énigme, et qui pose la question de l’information et sa transformation. Cette installation se réfère dans le premier module, aux travaux et recherches de Cleeve Baxter retraité, ancien spécialiste des polygraphes ou détecteurs de mensonges au sein de la de la CIA. Dans les années 60, il attache un polygraphe, un détecteur de mensonges à une plante. À partir de là, Cleve Backster, qui était pote avec Ingo Swann, se rend compte que les plantes pouvaient sentir leur environnement, à travers une forme de conscience primaire. Je me suis réapproprié ces protocoles avec les moyens actuels, à partir de 2006. Nous créons donc trois modules qui vont interroger trois perceptions différentes, trois paradigmes différents, où il est question de processus, de transformation et de transmutation de l’information. Le premier module interroge donc la communication primaire des plantes et la faculté des plantes à ressentir, et à réagir à leur environnement, y compris des êtres présents dans cet espace. La plante était un Ficcus elastica, une plante que je commence à connaître. Quand les plantes « stressent » elles retiennent la sève et quand elles sont relaxent la sève circule plus vite, et elles sont très sensibles à leur environnement. Capté par un détecteur les signaux bio-électriques sont transformés en couleur, toujours dans cette idée de la transformation de l’information physique ou psychique en une autre, comment donner du sens, un sens plastique à du bruit informatif. Cette notion de bruit et de signal est capitale dans les recherches artistiques conceptuelles ou sonores. Nous voulions une interaction entre trois modules qui généraient un bruit informatif, mis qui au final pouvait créer du sens, laisser émerger l’idée d’une cohérence. La plante génère une bio-information, le détecteur capte les variations internes de la plante, le transforme en couleur, en lumière, puis la lumière est transformée en son. Ce module, bien que se référant à des phénomènes physiques, se rapporte surtout à un espace intériorisé, celui de la conscience. On y trouve les balbutiements d’éléments constitutifs d’une forme de communication, d’un langage. C’est le module N1.
Le deuxième module se réfère plus globalement aux espaces et aux cycles dits naturels d’une part, et d’autre part à l’activité humaine. Un panneau solaire alimente un écran LCD, qui n’affiche rien d’autre qu’une lumière blanche, lorsque ce type d’écran est alimenté. En fonction de phénomènes atmosphériques, de la course des nuages ou du degré d’ensoleillement, l’écran affichait dans d’imprévisibles modulations, soit une lumière blanche et vive, soit une lumière blafarde semblable à du brouillard, soit quasiment rien. En écho à ce brouillard, une constellation d’électroaimants, placée à l’arrière de l’écran, capte l’activité électronique, le bruissement électronique des composants internes. C’est comme transposer le brouillard météorologique, au brouillard visuel de l’écran et au brouillard électromagnétique de son activité. Au final ce deuxième module générait aussi un son.
Et voici le troisième module, qui est un peu plus radical, et qui se réfère a un plan de réalité plus ontologique. Un compteur Geiger, doté d’un détecteur mica pour un spectre de détection élargi dans la gamme des radionucléides de type alpha, beta et gamma, est relié à un stroboscope. À chaque détection d’une particule radioactive, il se produisait une puissante décharge de flash stroboscopique dans l’espace. Le processus de désintégration des atomes transuraniens par exemple est en lui même parlant: la matière est tellement dense, qu’elle s’effondre sur elle même. La matière rendue instable par sa sur-matérialité se sublime de nouveau en lumière.
Sur cette diapo on voit un cliché du projet B612, la planète de la rose dans le Petit Prince de Saint-Exupéry. Dans ce module une rose remplace le Ficcus. Le dispositif est ici plus orienté vers l’idée de conquête spatiale, où des végétaux piloteraient des machines d’exploration.
Ici une image de l’installation « Bardo Noise », co-réalisée avec Joachim. Peut-être Joachim peut en parler avec moi. Dans cette installation il est question d’induction d’états modifiés de conscience et de Transcommunication Instrumentale. Ici, il faut entendre Transcommunication Instrumentale de manière littérale, c’est-à-dire entendre des phénomènes compréhensibles à travers les ondes radio. Il s’agissait de créer, à travers un dispositif visuel et sonore un environnement perceptif sur-saturé, potentiellement inducteur d’une forme de transe ou de « panique » au propre sens du terme. J’avais installé un groupe d’antennes hétéroclites captant en temps réel le spectre radio, de 100 Khz à 2.4 Ghz, en aller-retout, à une vitesse de 100 Khz seconde. Joachim, s’inspirant de la « Dream Machine » de William Burroughs et de Brion Gysin, avait placé autour des écrans ou était projetée une neige digitale, dans une situation d’immersion visuelle quasi-complète.
JM : Je ne sais pas si nous étions partis dans la transe, mais en tout cas on avait commencé le projet en se disant qu’on allait utiliser des capteurs EVP et capter éventuellement des présences de fantômes dans le lieu. C’était un peu l’idée originale, et on a beaucoup réfléchi à cela, au sens d’un projet de nos jours et nous étions arrivés à la conclusion qu’il fallait aller plus loin, et c’est bien ça aussi qui nous a flingués avec les gens qui nous ont financés et avec tout le milieu de l’art numérique au sens large qui était autour de ce truc-là. Nous avons créé une situation de piège, nous ne sommes finalement pas allés du tout dans cette direction, nous n’avons pas voulu capter des présences de fantômes, nous avons complètement zappé cela du projet, et nous avons gardé néanmoins le nom du projet Bardo Noise. On a finalement décidé d’utiliser cette neige visuelle – qui devait être perturbée s’il y avait des captations – telle quelle, et sans traitement. Nous n’avons pas du tout joué ce protocole de captation, il n’y avait rien à voir, que de la neige sur 8 écrans, mais nous avons utilisé les antennes pour capter et scanner le rayonnement électromagnétique. Le son était très fort, il y avait une quinzaine d’enceintes dans l’espace qui diffusaient cette captation électromagnétique sonique. Un bruit permanent ponctué de variations, comme si un doigt se promenait sur le fond du cosmos. En posant la question fatale de « qui observe » et « qui capte quoi » ? Le débat sur la nature de la réalité était au coeur de cette installation.
CHS : Il y a des fantômes issus de la tradition populaire, et des fantômes plus modernes issus des spectres électromagnétiques des technologies informatives que nous utilisons. Au niveau de la captation proprement dite, le dispositif était situé en sous-terrain, mais finalement le dispositif de réception radio captait pas mal de choses.
Aurora Consurgens. Il s’agit d’une installation de type interface cerveau-machine, non pas d’une transcommunication instrumentale, mais d’une transcommunication neuronale. Il s’agit aussi d’un dispositif de Biofeedback auto-inductif. Alors pourquoi « transcommunication neuronale » parce qu’il s’agit d’une interface cerveau machine orienté dans un dispositif particulie, ou peut se produire des échanges d’informations de type « Non-Local », en particulier des phénomène de transcommunication propres aux thèses de Fred Thaheld, qui a d’ailleurs apprécié le concept de cette installation. Par Biofeedback auto-inductif, à entendre un dispositif visuel et sonore, qui à l’aide de modulations géométriques ou organiques semi-immersives et de diffusions binaurales, peut de lui-même induire des états altérés de conscience.
Nous avons réalisé cette installation avec Marie Christine Driesen, lors du programme de résidence ISEA à l’Université Nationale de Singapour au sein du Mixed Reality Lab en 2008. On voit ici une image d’archive, là c’est une image d’archive de notre lieu de travail, où nous avions accès à des ordinateurs de 3 GHz, ce qui à l’époque représentait des machines relativement puissantes. On y a développé à la fois les casques fonctionnant à l’aide d’électrodes actives, sur la base du Open EEG Project, ainsi que l’interface visuelle et sonore, à l’aide du logiciel opensource Pure Data. Dans cette installation Aurora Consurgens, deux personnes unissaient virtuellement leur activité cérébrale au sein d’un cerveau virtuel, et en fonction des dominantes dans les gammes de fréquences thêta, alpha et bêta, des formes archétypales, abstraites et universelles défilaient à l’écran, accompagnées de fréquences binaurales complémentaires ou correspondantes. Nous nous sommes longuement questionnés sur l’universalité de ces formes abstraites. Notre but initial était de créer un pont de communication avec l’inconscient collectif.
Ici c’est une image de l’installation à Beyrouth au sein de la crypte Saint Joseph lors de l’OIF en 2009. On y voit le dernier pattern laissé par les deux personnes qui ont essayé le dispositif.
Ici un pattern en dominance d’ondes bêta.
Et la c’est un pattern dans les fréquences téta.
On passe aux travaux autour de la sculpture invisible. La sculpture invisible décline plusieurs approches formelles pour tenter de rendre visible, les champs géomagnétiques d’un espace défini. Cette volonté de rendre visible l’invisible se retrouve également dans la pensée magique du monde, à travers les réseaux telluriques ponctués par des menhirs et dolmens, points de passage favorables ou défavorables pour certains types d’expériences cognitives. Par ailleurs, les recherches de Persinger ont mis en évidence des corrélations entre certaines formes de modifications cognitives et psychiques, et les fluctuations géomagnétiques, modulées en grande partie par l’activité solaire. La sculpture invisible se réfère à un espace à 100% objectif, car mesurable par des géomagnétomètres sous forme de vecteurs, et à un espace mental à 100% subjectif. De son degré de « matérialisation » découle ensuite plusieurs approches formelles. Sur cette diapo on voit un photomontage argentique, d’une sculpture invisible, Place Napoléon au Louvre à Paris en 2005.
Sur cette autre diapositive, il s’agit d’un photomontage, numérique cette fois-ci, réalisé en 2008 en fonction des mesures prises à Peeneemunde, dans la grande salle de l’usine de fabrication des fusées V1 et V2. En général, les vecteurs géomagnétiques, mesurés en plusieurs points sur le sol, semblent distordus, distorsion sans doute liée à la présence de fer dans le sol. Quelquefois, j’ai pu détecter des vecteurs géomagnétiques plus homogènes, tant au niveau de l’orientation que de l’intensité, comme à Halle, Leipzig ou en Corse.
Ici on voit la projection murale orthogonale d’une sculpture invisible. C’était au Couvent des Cordeliers, pendant l’exposition I Still Believe in Miracles en 2005. J’ai dessiné, avec une encre invisible, la projection de la sculpture mesurée devant le mur à l’échelle 1. Des lampes UV excitaient cette encre dans la lumière ambiante de l’espace d’exposition. Le résultat n’était visible qu’à partir d’une distance de 1 mètre du mur. La plupart du public passait devant un mur « vide » sans se rendre compte que quelque chose y était dessiné. D’autres se demandaient, en regardant la scène avec un certain recul, pour quelle raison certaines personnes s’arrêtaient devant un mur vide et pointaient du doigt divers endroits.
Question du public : J’ai une question sur l’image juste avant, c’est donc une réalisation infographique, imaginions que vous deviez la réaliser ça serait en holographie.
CHS : L’idée de la « sculpture augmentée » m’intéresse plus maintenant. J’utilise des matériaux bruts, comme le bois, le plâtre, la cire le métal ou différentes matières constituant un langage propre, pour réaliser des « empreintes », comme si ces matériaux sont subitement contraints par le géomagnétisme occupant leur propre situation spatiale, pour en prendre la forme. La réalité augmentée offre une superposition informative à la réalité physique, comme par exemple des lunettes à réalité augmentée, que l’on pose sur les yeux et qui retraduisent un espace physique virtuellement augmenté. Ici ce sont les sculptures qui sont en quelque sorte augmentées, car porteuses d’un supplément d’informations, virtuell et invisible, à travers leur propre forme.
Sur cette diapo, on voit l’aboutissement du PK/Sculpture Project, initialement destiné à être exposé à l’Institut Métapsychique International de Paris en 2005. À l’aide d’un générateur de nombres aléatoires, un logiciel spécialement développé par Pierre Macias de l’IMI, une matrice d’électroaimants et des ferrofluides, je voulais créer un dispositif capable de répondre à l’influence psychique de l’observateur, en produisant des sculptures organiques, au sein de la masse de férrofluides. Psychique est détectée par le générateur de nombres aléatoires qui à travers une interface logicielle pilote la matrice d’électroaimants, qui à leur tour créent des formes au sein de la masse de ferrofluides.
GN : Comme dans Akira.
CHS : Oui visuellement ça se rapprocherait un peu au dôme virtuel que l’on voit dans Akira. En fait, je me suis vite rendu compte que faire lever une masse de ferrofluides à 30 cm avec des électroaimants conventionnels, c’était plus compliqué que prévu. Sur cette diapositive on voit un prototype fonctionnel de 2011, basé sur le combo Pure Data et Arduino, mais avec des performances en ce qui concerne la modulation de la masse de ferrofluides plus modestes.
GN : Peux-tu expliquer ce qu’est un ferrofluide ?
CHS : Les ferrofluides ont initialement été développés par la NASA. C’est un matériau composé de très fines particules de magnétite dans une émulsion d’huile minérale. Les ferrofluides ont la particularité de prendre la forme d’un champ magnétique lorsqu’ils sont soumis à ce champ. Ils ont aussi ma particularité d’agir en tant que semi-conducteurs.
Question du public : C’est un liquide ?
CHS : Voilà
Question du public : Vous n’avez jamais essayé d’utiliser le champ magnétique terrestre ?
CHS : Non parce que le champ magnétique terrestre est bien trop faible. Pour lever un peu de cette matière, on doit exposer le ferrofluide à des champs magnétiques infiniment plus puissants que le champ magnétique naturel. Par exemple, si on veut lever une masse de ferrofluides à plus d’un mètre, je doute qu’il existe sur terre un électroaimant suffisamment puissant. Des aimants au néodyme, qui peuvent soulever une charge de 300 kilos, n’arrivent à lever que quelques centimètres de ce liquide magnétique.
Je n’ai malheureusement pas encore de photos disponibles des sculptures que je fais actuellement avec les champs magnétiques terrestres… à la fois un travail sculptural et travail d’architecture.
Question du public : comment utilisez-vous l’architecture dans votre travail ?
CHS : Par exemple la première maquette-sculpture que j’ai faite avec ce dispositif lié aux sculptures invisibles et architecture, a été réalisée à Doussard, à la ferme de la Serraz où j’ai cartographié tout l’espace de la salle où s’est déroulée la performance d’hier. Le mode de détection était basé en quelque sorte sur le codage d’un MP3 inversé. Dans un fichier MP3, on normalise un signal sonore en enlevant les aigus et les basses. Le fichier se trouve ainsi allégé et peut plus facilement se partager sur le net. Dans le cas présent, je n’ai pas pris en considération les champs géomagnétiques normaux à cette latitude, mais au contraire, n’ai considéré que les vecteurs dont l’intensité géomagnétique était plus basse ou plus haute que la moyenne. Et puis ça m’a donné une forme…c’est souvent arbitraire. La voici.
Je fais à la fois des formes polygonales que l’on rencontre dans les jeux ou dans les mondes virtuels en 3D, mais également des formes plus organiques, plus proches de la nature.
Question du public : Quand vous dite architecture, j’imagine plus des formes pour une manière d’habiter.
CHS : J’ai visité les maisons à bulle d’Antti Lovag à Tourettes-sur Loup, dans le sud-est de la France. Quand on se trouve dans cet environnement sphérique, on est placé dans des conditions particulières à la fois au niveau acoustique et à la fois dans la perception de l’espace. Les formes du champ magnétique terrestre, du moins à nos latitudes, sont souvent inclinées. Si on imagine vivre dans un espace comme ça, c’est aussi se demander quelle influence des murs obliques pourraient avoir sur nous ?
Question du public : C’est un peu comme Serra.
CHS : Oui, mais il me sembe que Serra articule des formes plus douces dans ses sculptures. Là, on est sur un type d’architecture irrationnelle, chaotique systématiquement oblique, du moins dans nos latitudes. Au niveau sculptural, il me semble que c’est Rodin qui le premier ait affirmé une statuaire oblique, à connotation probablement sexuelle. La majeure partie du statuaire de Rodin est oblique. Brancusi, élève de Rodin, repart dans une verticalité radicale avec ses colonnes infinies…
JM : Je prends quelques minutes pour vous parler des différentes choses de mon parcours qui je pense sont en relation avec ce qu’ils ont dit. C’est précisément là où ça a commencé en ce qui me concerne pour mes recherches sur le son et la musique. Et donc je reviens à George Ivanovich Gurdjieff et son concept de « musique objective » qui aurait un impact psychologique défini et aussi physique. En fait Gurdjieff en parle peu, mais relate par exemple les murs de Jéricho et les trompettes qui les auraient fait tomber : exemple légendaire de musique »objective » très efficace et digne du sonic warfare effectivement, là-dessus je suis en phase : les particules de son (phonons) et vibrations acoustiques peuvent être activées de manière radicale au point de désagréger la matière autour d’elles. Il s’agit ici de physique classique, gravité au sens newtonien. Ensuite il parle de chants de moines qui pouvaient accélérer la poussée d’une plante, ou encore de mélodies pouvant mettre une assemblée dans un même état émotionnel – et pareillement pour un ART OBJECTIF pouvant avoir un impact similaire sur tout le monde. Il me semble que c’est justement et précisément là ou ça se corse, car les systèmes de croyances sont à l’oeuvre et la question de l’observateur et ses paradoxes est inéluctable, et nous ne sommes plus du tout sur le même niveau « physique », on rentre dans le monde quantique et ses lois physiques. Gurdjieff se posait probablement de bonnes questions à une période ou la science était balbutiante sur ces points-là, ensuite ceci dit sur la question psychologique et les réactions conditionnées, il savait apparemment parfaitement comment un humain fonctionnait, il savait jouer des mélodies à l’accordéon qui rendaient les auditeurs tristes. Ensuite, y a-t-il un code particulier ou des codes capables de hacker la réalité de manière directe? le sujet est inépuisable !Et maintenant l’on pourrait parler de gravité quantique, unification du quantique et de la relativité générale, etc.. Sur le plan scientifique, nous sommes quasiment démunis, car la complexité est extrême, il nous reste la chance d’avoir raison par l’intuition (je rejoins bureau d’études et Giroud là-dessus.. nous donnons trop de poids à la science, les voies philosophiques et poétiques sont tout aussi efficaces) Quelles seraient au final les clés de cette musique objective ? Vaste sujet. Je schématise, mais j’ai cherché à comprendre pendant plus de dix ans son fonctionnement. Nous avions des discussions avec Karkowski à chaque fois qu’il passait à Paris et nous étions arrivés à la conclusion inéluctable qu’il n’y avait pas de musique véritablement objective. Le monde semble bien nous apparaître subjectivement, nous sommes la source en quelque sorte. Il y a néanmoins une objectivité apparente, car nous percevons la matière et pouvons jouer avec. Et si on parle de musique objective, on peut tout autant parler de réalité objective, et donc se questionner sur la nature de la réalité. Gurdjieff a eu un impact considérable… Peter Brooks à fait un film sur son livre Rencontre avec des hommes remarquables, et les cercles Gurdjieff ont été très influents dans certains milieux, Jodorowsky a été extrêmement influencé par toute cette pensée ésotérique, Lanza Del Vasto aussi, qui a créé les communautés de l’Arche dans les années 70 – un des fondements de l’altermondialisme dans le Larzac, tout cela était nourri en partie par la pensée de Gurdjieff. Pour revenir à la musique objective, nous pouvons aussi évoquer Joël Sternheimer qui a développé une recherche depuis la fin des années 60 sur ce qu’il appelle les protéodies, c’est-à-dire des mélodies de protéines. Les protéines sont la base du vivant après l’ADN, si les protéines associées à des mélodies sont diffusées avec un certain volume et vitesse, il y a alors par résonance d’échelle, activation de la production de cette même protéine, et si l’on joue cette mélodie à l’envers elle inhibera la production de cette même protéine. Il a fait breveter ses recherches. Il y a des applications dans l’agroalimentaire qui peuvent être faramineuses. Je lui avais demandé s’il avait peut-être trouvé ce que Gurdjieff cherchait, la musique objective ? C’est là où cela devient plus subtil, nous ne sommes pas sur un plan d’objectivité totale, parce qu’on ne peut pas enlever de l’équation le fait qu’il y ait un observateur du phénomène, et ici l’on rentre dans toute la logique initiale de la physique quantique, du système de l’observateur et du « hard problem of consciousness » qui a un moment donné peut développer éventuellement un système de croyances impactant la réalité. Je suis l’observateur, ne serais-je pas moi aussi avec mon système de croyances en train d’activer ce processus-là ? Le transhumanisme, j’aime bien le réduire à une sorte de guerre primaire entre ceux en gros qui pensent que la conscience est le fruit de l’évolution biologique, et que l’évolution s’est complexifiée au point de produire un cerveau qui produit un sentiment de conscience, et de l’autre coté vous avez tout une autre gamme de philosophes, d’artistes, de poètes et de scientifiques un peu allumés, inspirés, qui auraient tendance à dire exactement l’inverse. Ray Kurzweill est le patron des recherches sur l’intelligence articielle chez google, c’est un transhumaniste athée qui prend 300 pilules par jour pour améliorer son corps et qui refuse complètement l’idée que la conscience prédomine la réalité et puisse l’influencer. Sinon nous serions contraints de nous hyperresponsabiliser et de devenir créateurs de notre vie! Si nous sommes capables d’activer quelque chose dans le réel, nous pouvons l’activer sur nous même, mais de quelle volonté parlons-nous ? De la volonté individuelle, divine, autre? Je partais de la musique objective pour parler de l’art médiumnique, de l’art invisible et l’art immatériel. La question qui se pose maintenant c’est : qu’est ce qu’on fait avec l’art ? Est-ce que nous pouvons décemment continuer à faire des œuvres et chercher un commissaire, une galerie et un musée, de continuer avec un système que l’on connaît par coeur, ou est-ce que l’on va un peu plus loin? Je rejoins ceux qui disent que le XXIe siècle sera mystique (et non pas spirituel) ou ne sera pas, et je pense que c’est la seule voie de l’art – en tant que champ de recherche. De l’autre côté se dessine celle d’un art transhumaniste non éclairé, ultra technologisé, et qui pourra être raffiné à l’extrême technologiquement parlant, mais qui ne pourra pas faire l’impasse de l’expérience en SOI de la réalité, c’est pour cela que je ramène la conscience de soi et la question du solipsisme dans le jeu. Je parle d’art solipsiste ou de solipsisme expérimental pour le XXIè…Le solipsisme c’est la compréhension qu’il n’y a pas de différence entre la conscience et la réalité, et que donc à partir de là l’on pouvait faire une expérience, et donc qu’est ce qu’un artiste peut faire avec ça ? Est-ce qu’il tord des barres de métal, est-ce qu’il applique ce processus-là à lui même ou ne peut-il pas aller jusqu’à imaginer des œuvres, qui prennent du temps à pousser – et donc nous serions dans un processus de fertilisation du réel. Ce sont des pistes que j’estime complètement valables dans le champ de l’art actuellement, et je parle tout le temps de comment fertiliser la réalité en tant qu’artiste au XXIe siècle, si l’on a compris tout ce dont on vient de parler, alors nous sommes parfaitement capables d’activer des choses. Et éventuellement de les cartographier et on est complètement au début de ça dans l’art, comment pouvons-nous cartographier ça ? Parce que là on a une magnifique cartographie qui s’élabore avec les expériences de Jean-Pierre, de Gabin et Cosmin, on est en train, tous, là, chacun de faire notre petite cartographie. J’ai été un peu « contre » Pierre Schaeffer pendant longtemps, le père de la musique concrète, musique que j’ai toujours considérée comme idéologiquement incohérente. Je me suis ensuite aperçu que je n’avais pas compris de quoi il parlait quand il parlait de phénoménologie, discours qui ne me semble pas très éloigné de ce qui nous importe ici . Là aussi vaste sujet.
GN : Et il était chez Gurdjieff.
JM : Et effectivement, Pierre Schaeffer a été chez Gurdjieff dans les dernières années. Gurdjieff était déjà parti dans un cynisme un peu morbide, il buvait de la vodka à la santé de tous les idiots qui venaient le voir, c’était assez dur apparemment. Schaeffer avait probablement parfaitement conscience des questions liées à la musique objective, il l’a probablement compris à sa manière comme chacun, a essayé de défricher ce terrain. Je voulais faire un livre avec Karkowski sur la musique objective, et on était arrivé à la conclusion, quasi inéluctable, qu’il n’y avait pas d’objectivité. Il n’y a qu’une musique subjective. Ou alors l’objectivité qu’on peut élaborer c’est le sonic warfare avec ce type, on va faire des armes sonores, mais là on est sur le plan des règles de physique classique, la physique newtonienne.
GN : C’est binaire.
JM : C’est duel, binaire, le jeu de la casse et de la confrontation. C’est une expérience à faire aussi !
GN : Tu vis, tu meurs, tu tombes.
JM : Mais sur le plan quantique, ce ne sont pas du tout les mêmes lois, si vous observez quelque chose, vous faites donc partie de l’équation. J’ai fait une méditation de 10 jours qui s’appelle Vipassana, c’est la technique que le bouddha enseignait de son vivant. Je me suis rendu compte que c’est une méditation fondée sur l’attention et l’observation, on ne fait pas simplement le vide, il y a un processus de création de l’attention, pendant trois jours vous allez simplement observer votre respiration et concentrer votre attention sous le nez, vous affutez votre attention comme rarement, et puis ensuite vous allez la déplacer sur et dans votre corps de différentes manières, et vous allez prendre conscience de tout ce qui émerge, de toutes les sensations agréables ou désagréables, vous pouvez avoir une mémoire désagréable qui remonte et qui va vous donner un frisson dont vous allez prendre conscience, et l’acte de l’observer vous fera recréer quelque chose. D’un certain point de vue c’est un processus créatif dissolutif. 10 jours comme ça et vous finissez par être complètement lavés, nus, inconditionnés. Vous vous rendez-compte que vous n’avez jamais pris soin de vous ainsi dans toute votre vie. Prendre soin de soi, c’est important. C’est la question que je voulais poser à Jean-Pierre, est-ce que tu connaissais Vipassana? Parce que sur ton site web, tu disais que la PK après 50 ans appliquée à toi même t’avait mise en bonne santé. Je dis souvent à plein de gens, qu’avant de nous coucher nous pouvons parler à nos cellules. Vous pouvez dire voilà j’ai 4 heures à dormir faites le travail je souhaite être en forme demain. Pourquoi pas faire cette expérience-là, et il se peut tout à fait que vous vous réveilliez en forme le lendemain, parce que vous avez simplement donné une temporalité fonctionnelle à vos cellules. Exactement comme l’on peut programmer un humain en faisant de la PNL, et que l’on peut contrôler un individu avec la logique MKULTRA, alors pourquoi ne pas l’appliquer à nos cellules ? Et si nous pouvons l’appliquer à nos cellules, pourquoi ne pas l’appliquer à d’autres choses de manière non violente ? C’est précisément là où nous pouvons aller dans le champ de l’art.
CHS : Les cellules ont besoin de l’empreinte de notre mental.
JM : Je pense qu’elles ont besoin de ton intention. Elles sont programmées pour faire une tache spéciale, mais tu peux les aider.
JPG : Les cellules intuitivement connaissent leur boulot, ce n’est pas le problème. Nous parlons de cellules qui sont dans un état pathologique, c’est là, où on peut apporter des éléments. J’ai été malheureusement l’exemple de ce que je dis, avec un glioblastome grade IV, dont on meurt en général au bout de 3 mois. Il y a un an j’ai été 10 jours dans le coma, avec mort imminente, etc. Et si je suis dans l’état où je suis maintenant, si bien, sinon mieux, c’est en m’appliquant à moi-même le psi. Je ne suis pas un superman, pas du tout, mais j’ai compris un peu les mécanismes de mon « corps ». Quand tu dis de parler à ses cellules, oui, ce n’est pas illogique de parler à ses cellules, mais nous avons un cerveau assez rationnel et actif. Au départ, il faut donc dépasser ce stade du concret, mathématique, etc. Quand nous parlons à nos cellules, ça marchera si nous prenons conscience que sommes un système d’informations intercohérées. On peut alors programmer des visualisations actives, ressenties, vécues et il faut avoir l’évidence que ça va marcher. Et là nos cellules pourront revenir à la normale, ça peut paraître complètement abstrait, complètement inefficace si on n’a pas fait ce chemin de connaissance de soi. Et en plus si on se trompe ça n’aura pas d’impact sur le plan psychopathologique.
GN : Ce soir, j’ai insisté sur les problèmes, et dans tout ce que vous dites, je vois presque à chaque phrase un problème. Suis-je paranoïaque ou prudent ? Est-ce que l’objectivité ne serait pas à chaque fois que l’on fait un pas, de faire preuve de réflexivité sur le pas d’après, le pas précèdent et le pas que nous sommes en train de faire ?
CHS : Ce qui est frappant c’est la persistance de la pensée positiviste, mécanique, rationnelle. Stuart Hameroff et Roger Penrose arrivent à la conclusion que si la conscience est le fruit de la simple interaction du complexe électrique-chimique au sein du cerveau, elle serait réduite à une simple illusion épiphénoménale… Ce qui les conduit à penser qu’il y a forcément autre chose, d’où leurs recherches sur les phénomènes quantiques observés au sein des microtubules. D’un point de vue mécaniste et rationnel, et rejoignant le paradigme de la « maya », la conscience n’existerait pas, et rien d’ailleurs n’existerait.
JM : Là, on est dans Nāgārjuna, la vacuité.
CHS : Oui, mais c’est une vacuité ironique, cela veut dire que le paradigme mécaniste, issu du Siècle des lumières…
JM : Je vais faire une parenthèse sur Ramana Maharshi, qui était considéré comme le saint du siècle en Inde, mort en 1950. Il n’a pas bougé de là ou il était toute sa vie, mais les gens sont venus vers lui. Il a basé son « désenseignement » sur la question du soi. Jung à dit de lui « c’est le point le plus brillant dans un espace blanc ». on ne peut pas l’ignorer. Il disait par exemple que le guru, le soi et dieu c’est la même chose, et à partir de là vous commencez à mettre à mal votre système de croyances. On ne peut pas l’attraper. C’est une savonnette permanente. C’est là où cette histoire devient intéressante. C’est où va-t-on et jusqu’où ? Jusqu’où peut-on aller trop loin ?
CHS : Le propre de la nature du mental, est de toujours nous échapper.
Question du public : Par rapport à la musique, au vide, à votre volonté d’épurer, votre expérience de ne plus parler et de capter votre souffle, dans vos dispositifs de feed back il y a quelque chose pour arriver au minimum, d’arriver au vide, on a l’impression que dans votre musique il y a une volonté de capter une essence.
JM : Si on essaie de capter une essence, il y a fort à parier qu’on n’arrive pas à la capter.
CHS : Tout à l’heure nous parlions de phénoménologie. Une phénoménologie est possible dans un système ouvert ou fermé ? Quel en est le degré d’entropie ? Un système ouvert serait-il plus adapté pour traduire l’action nouménale au sein des phénomènes ? Dans ce système dysentropique, est-ce que les êtres ne seraient que des interfaces, interface d’une conscience ou d’archétypes qui « s’incarnerait » au sein de corps résonateurs ? Ne nous sommes-nous pas des interfaces probables, des interfaces efficientes? Jean-Pierre par « système ouvert » tu parlais de cette relation à l’interconnexion cellulaire. Je ne sais pas si vous connaissez Matti Pitkanen, un chercheur indépendant suédois ? À l’instar de Hammerof et Penrose qui avancent que la conscience n’est pas une illusion épiphénoménale, Pitkanen avance la théorie d’une probable communication de type « non-locale » au sein de nos propres cellules…des micro trous noirs au sein de notre ADN. La conscience est quelque chose qui va s’exprimer à travers une interface qui est « propice », et quelque part nos véhicules biologiques ne sont que des « scaphandres », des avatars biologiques. Concrètement pour en revenir au transhumanisme, la question du corps-interface de transition est capitale.
JPG : Je suis de ceux qui défendent depuis longtemps le fait que la conscience soit non locale par rapport à un Changeux qui est encore dans la conscience comme sécrétion du cerveau. Pour les scientifiques un peu lucides, la conscience est non locale.
GN : La conscience peut être locale ou non locale. Les samouraïs placent leur conscience, soit en eux soit au bout de leur katana. Un RVer peut placer sa conscience à 4000, 50 000 000 kilomètres, ou dans des zones non matérielles, dans le temps aussi, dans le passé, dans le futur. Donc en effet il y a non localité sinon tout ce dont je vous ai parlé n’a aucun sens, les 20 millions de dollars sont une escroquerie, non, ce n’est pas ça. Il y a des combats de sujets psi, qui détectent mutuellement leur présence à distance, il y a des combats de chamanes, il n’y a que ça même, le chamanisme n’est qu’une histoire de guerre.
Question du public : Il y a un mot que je pensais entendre à cette conférence et que je n’ai pas entendu, peut-être savez-vous lequel ?
GN : Amour.
Question du public : Voilà.
GN : Le Miracle va de pair avec l’Amour.
CHS : On raconte qu’il y a trois types d’amour. Le premier, passionnel disparaît aussi vite qu’il est intense, pour laisser la place à l’habitude, le second type d’amour. Enfin quand les deux premiers types d’amours s’effacent il ne reste que le vrai amour, inconditionnel. L’amour inconditionnel est comme la lumière du soleil. Elle éclaire bons et méchants, forts et faibles, sans aucune distinction. Cet amour inconditionnel est un mystère. C’est la voie du coeur sur celle de la raison. D’un point de vue cognitif, les modèles sociétaux actuels sont résolument basés sur le rite, le territoire et la reproduction, domaines gérés par notre cerveau reptilien. Pour une société basée sur le cortex cérébral, propre aux mammifères et aux grands singes on espérait une société capable de plus d’empathie à l’égard de nos semblables et des règnes naturels. La société du néo-cortex ouvrira sans doute la porte des étoiles, ou de mondes encore inexplorés. Seule l’intelligence du coeur permet de concilier la beauté sauvage du prédateur qui s’abat sur sa proie, l’amour des parents pour leur progéniture, l’amour du prochain, et la conquête de cette terra incognita qu’est notre conscience. L’Amour est sans doute la seule force néguentropique de l’Univers.
GN : L’Amour est quelque chose de déterminant, lié aux questions d’enstase et d’extase. C’est moteur de comprendre ces trucs-là. Il y a les voies d’enstase, de retour en soi comme la méditation narcissique sans narcisse qui (ra?)mèneraient vers le « grand tout » et il y a les voies d’extases comme moyen le plus radical de vivre sur cette petite planète : l’amour de l’autre. Et l’Amour est attaqué de toute part. Le psi pourrait d’ailleurs être positionné dans un arsenal de destruction de l’Amour.
CHS : Il y a une volonté de domination, un jour nous pourrons être confrontés à ce dérapage évolutif, qui va faire qu’une élite mondiale va considérer comme nécessaire l’asservissement du reste. Ce qu’on remarque dans l’histoire des civilisations, c’est que lorsqu’il y a un trop grand décalage entre l’élite et le peuple, la civilisation s’effondre et on le voit dans les grands empires qui nous ont précédés.
GN : Mais peut-on encore penser comme ça ? Nous ne pouvons plus nous rassurer avec l’histoire, nous avons complètement changé de rapport à la répétition, l’histoire a bégayé, mais est-ce qu’elle bégayera encore ? À l’époque des sociétés de contrôle intégral avec un cybernétique généralisée, de la parapsychologie militarisée et des programmes MKOFTEN de sorcellerie institutionnelle, ne sommes nous pas passés dans autre chose ?
CHS : Etant né en Roumanie, j’ai vécu toute mon enfance sous le régime de Ceaucescu. Tout se tenait parce que l’état surveillait les populations et chacun se devait de rapporter officieusement l’activité de l’autre. On peut dire que le communisme a généré de la paranoïa, comme le capitalisme génère de la schizophrénie, et comme notre société sur-informative contemporaine génère paradoxalement de l’amnésie. Dans un système capitaliste, il faut non seulement des technologies mais aussi des moyens conséquents… mais maintenant, dans ce contexte de société de normalisation, à travers des médias sociaux comme Facebook, à travers notre navigation sur la Toile, nous alimentons nous mêmes une banque de données personnelle, qui dans une liturgie frénétique, matérialisent les chaînes de notre propre neutralisation.
JM : Le mot de la fin c’est Facebook ?
GN : Il ne faut pas dissocier Facebook du GAFAM, et leurs objectifs de contrôle mondial. Je reviens à ce que j’évoquais au début à savoir comment ce groupe pourrait utiliser le psi. On m’a parlé de certaines opérations de psychométrie, où on fournit au sujet psi une cartographie d’un cerveau, la plupart du temps obtenue par scanning sauvage, et on lui demande d’agir, à telle heure, sur telle zone du cerveau de la cible. Et à l’heure dite, la personne qui se rend à son rendez-vous, par exemple pour négocier un contrat d’armement, oublie qu’elle a son rendez-vous, ou est prise de profonde crise d’angoisse ou de fou rire, le contrat ne se signe pas. Maintenant prenons une société comme Google, via, par exemple, une société dans laquelle elle a des billes comme 23andMe, se serait lancé dans le séquençage général du vivant sur terre. Imaginez ce qu’ils pourraient faire d’une cartographie totale de l’ADN qu’essaierai de contrôler par psychométrie une batterie d’hommes chimères dont le corps se résumerait à un cerveau pilotés par leurs ordinateurs quantiques D-Wave… Nous sommes donc pris dans des processus eschatologiques où il nous reste quoi comme espoir ? L’Amour et le Miracle.
Question du public : Je vais me permettre de faire une ouverture pour le final, tout ça fait parti d’un destin pour qu’il y ait un mal-être général qui s’installe dans le monde. En conséquence, il y en aura de plus en plus de rencontres comme celle-ci sur terre avec des gens qui vont faire évoluer l’Amour et petit à petit le « bien » va triompher du « mal ».
|